#bellcause – Santé mentale

Ici, depuis environ 15 ans, on parle de TDAH, d’anxiété, de dépression… parce que il semblerait que c’est quelque chose qu’on se partage dans la famille, comme un bon vieux microbe de grippe.

Mais bizarrement, nous sommes 4 sur 5 qui avons un TDA et nous sommes 4 personnes complètement différentes les unes des autres. Un beau melting pot de sensibilité à différente dose, de gestion d’émotions plus ou moins maitrisée, d’anxiété à différent niveau et d’estime de soi qui alterne entre le « je suis une personne extraordinaire » à je « suis carrément de la marde ».

J’ai réalisé dernièrement que ma grande sensibilité ne se transmettait pas nécessairement à mes enfants. Ma logique d’hypersensible n’est pas nécessairement génétique. J’ai essayé de leur expliquer comment je voyais les émotions dans les yeux des gens. Une première, car c’est trop compliqué pour moi de décrire ces choses là.

« Maman, tu vois vraiment les émotions dans les yeux des gens ?  »

C’est la première fois que j’essayais d’expliquer à quelqu’un comment je voyais les choses en essayant de mettre des mots clairs et précis. Essayer d’expliquer que je voyais la tristesse, la joie et que j’entendais la fatigue, le découragement ou la joie de vivre juste dans le ton d’une voix.

« Comment tu fais maman ? Comment tu y arrives »

Quand je discute avec une personne, je regarde toujours ses yeux. Je suis une personne attentive (de manière non intentionnelle) qui voit les détails, les changements. Quand une personne passe de la joie à la tristesse, son oeil perd de l’éclat. Il devient un peu plus terne. Je vois les larmes qui montent dans l’oeil avant même que la larme tombe sur la joue. Ils se remplissent d’eau doucement. Même si la personne essaie de le cacher.

Quand une personne est fatiguée, l’intonation change légèrement. Un peu moins aïgue. Le « bonjour » devient moins « aïgue » dans son intonation. Il perd de l’éclat. Je sais à ce moment là que ça va pas.

Le problème, c’est que je n’arrive pas à garder un espace vital entre moi et l’émotion de l’autre. Et comme je sais exactement comment peut se sentir une personne dans une situation de « marde », je tombe rapidement en anxiété ou fatiguée.

À long terme, je finis par être complètement brûlée, car évidemment, on vient vers moi pour déverser beaucoup de négatif et s’alléger du poids. Parce que je comprends, parce que je suis empathique… Mais à force de traîner le poids du monde sur ses épaules… ça devient très lourd. Le problème, c’est que la colère, les conflits et la violence sont multiplier X 10 quand on me la garoche. C’est tellement violent et douloureux, que ça me fait mal physiquement.

Je serais plus solide à un coup de poing qu’à ce sentiment là.

Alors, dans ces moments là, je quitte l’endroit, parce que j’étouffe.

« Maman, j’ai vu mon amie, j’ai vu sa tristesse dans ses yeux. Tu as raison! »

Je sais pitoune ! Je sais.

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