Je l’ai vu, la grosse pancarte rouge, blanche et bleue, plantée sur le coin du terrain. Alors que de passer sur la rue me demande un courage phénoménale. Un bout de papier dans la fenêtre où elle a vu passer 7 années de ma vie. Des doigts beurrassaient les cadrages, des nez coulaient dans la fenêtre, j’ai même déboulé les escaliers.
Je t’ai vu vide. Les murs maganées, le plancher qui décolle, la peinture sale, la galerie avec sa dernière marche qui gondole. Le garage trop grand, crissement trop grand. Cette montagne qui surveille ton toit, cte maudite montagne que j’ai aimé fortement. C’te cristie de montagne trop loin.
J’arrive plus à rouler dans le quartier sans angoisser. Je le hais. Je déteste la rue, les arbres, même la boite à “malle” au coin de la rue qui me regarde de travers.
Je lui en veux ! À cette maudite raison qui a fait que j’ai viré de bord, où j’ai décidé que ma vie irait squatter ailleurs. Je lui en veux, à cet argument qui n’est plus là. J’en veux à la planète entière, parce que c’ostie pancarte rouge, blanche, bleue, a gâché ma journée.
Comme si la bataille venait d’achever, la dernière claque sur la gueule finale, qui nous jette par terre et qui nous fait réaliser que tout est fini… pour de bon ! La dernière claque sur la gueule qui met un terme au combat. Qui arrête enfin, tout ce branle-bas de combat qui dure depuis le mois d’août.
C’est aujourd’hui, que la route prend de l’asphalte neuve, où le chemin qui mène devant, est flou. Mais c’est neuf. C’est là que, chez nous, c’est juste ailleurs.
je te souhaite le meilleur, le meilleur que tu désires, une belle vie que tu mérites, lache pas… c'est rien que le début.
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